Accent sur l’énergie propre : Capturer le carbone

Alors que les efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre s’intensifient, la course pour capturer, stocker et réutiliser le dioxyde de carbone est lancée. Saluée par certains comme l’une des technologies les plus prometteuses dans la lutte contre les changements climatiques, la capture du carbone a attiré l’attention de l’industrie, du gouvernement et des universitaires à travers le monde. Voici quelques façons dont cela impacte ou pourrait affecter plusieurs industries.

Pétrole et gaz

Il y a actuellement 21 grandes installations de capture et de stockage du carbone en activité ou en construction à travers le monde. Un exemple canadien qui place le pays à l’avant-garde de cette technologie est le projet Quest Carbon Capture and Storage (CCS) de Shell Canada dans les sables bitumineux de l’Alberta. En moins de deux ans après son entrée en service, le projet a capturé plus de 2 millions de tonnes de dioxyde de carbone sous terre. Cela équivaut à peu près aux émissions annuelles d’environ 500 000 voitures. Le projet Quest capte les émissions de CO2 d’une installation qui transforme le bitume brut des sables bitumineux en une large gamme de pétrole brut synthétique. Le CO2 récupéré est ensuite comprimé en forme liquide et acheminé à travers un pipeline spécial à 65 km au nord, où il est injecté dans des puits de stockage souterrains profonds.

Production d’électricité

La combustion des combustibles fossiles demeure l’une des façons les plus abordables de produire de l’électricité. Malheureusement, c’est aussi une source majeure d’émissions de dioxyde de carbone en raison d’une forte dépendance au charbon. L’électricité et la production de chaleur représentaient 42% des émissions mondiales de CO2 en 2013. Jusqu’à récemment, on estimait que les technologies pour capter le carbone dans les centrales électriques augmentaient les coûts d’électricité de plus de 75%. Un nouveau procédé appelé oxycombustion sous pression modifie la façon dont les combustibles fossiles sont brûlés pour la production d’énergie et rend plus facile et beaucoup plus abordable la séparation du CO2 résultant pour le stockage que dans les technologies actuelles. L’Institut de technologie du gaz a récemment lancé une usine pilote Oxy-PFBC à CanmetENERGY à Ottawa. En plus de réduire le coût du processus de capture du carbone dans les centrales électriques, l’équipement représente un tiers de la taille et moins de la moitié du coût des solutions actuelles, ce qui pourrait entraîner des économies de centaines de millions de dollars pour les centrales électriques à grande échelle. Cette nouvelle approche pourrait entraîner une production d’électricité à partir du charbon avec des émissions quasi nulles, et les mélanges biomasse-charbon pourraient en fait produire des émissions négatives de CO2.

Béton

Le béton est fabriqué avec du ciment Portland, dont le processus de production représente actuellement un cinquième des émissions mondiales de CO2. Les chercheurs canadiens pourraient être sur le point de transformer le béton, passant d’un fabricant de gaz à effet de serre à un consommateur de gaz à effet de serre. Une entreprise canadienne appelée Carbicrete a développé une méthode pour fabriquer du béton en utilisant du scorie d’acier au lieu du ciment, puis injecter le produit avec du CO2, où il est ensuite stocké de façon sécuritaire et permanente dans le produit de construction. Ce produit innovant répond à toutes les exigences de l’industrie, a des coûts de matériaux plus bas et est plus durable que ses homologues traditionnels à base de ciment.

Une autre entreprise canadienne, CarbonCure, a développé une technologie à assembler qui permet aux usines de béton de stocker le dioxyde de carbone résiduel dans le béton qu’elles produisent, ce qui donne un produit plus écologique, plus solide et moins coûteux à fabriquer. La technologie a déjà été installée dans plus de 40 usines de béton.
Carbicrete et CarbonCure font partie des 23 équipes qui se sont qualifiées pour le deuxième tour de la compétition Carbon XPrize, un défi mondial visant à développer de nouvelles technologies convertissant les émissions de CO2 en nouveaux produits. La compétition comporte deux volets : l’un axé sur les tests de technologies dans une centrale au charbon et l’autre sur les technologies de test dans une centrale au gaz naturel. Le gagnant de chaque piste recevra un grand prix de 7,5 millions de dollars.

Alors que les pays, les villes et les entreprises visent les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat pour un avenir à faible émission de carbone, attendez-vous à encore plus de technologies axées sur la capture, le stockage et la réutilisation du carbone. C’est un changement qui ne manquera pas de stimuler de nouveaux métiers techniques innovants dans le secteur des technologies propres.
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